En commission des finances, sous la présidence d’Éric Coquerel, j’ai déposé un amendement demandant l’augmentation des crédits alloués à Météo-France. 383 postes ont été supprimés depuis 2017, mettant en danger les expertises des météorologues. Le NFP et la FI ont écouté les doléances inquiètes des salariés et la direction de Météo-France, et nous souhaitons augmenter les crédits de l’établissement pour qu’ils puissent retrouver leurs effectifs au complet.
Mais la droite, l’extrême-droite et le centre a voté contre cette mesure : faisant fi de l’urgence climatique et de la sécurité des Français, de nos territoires. Si nous ne renforçons pas maintenant les équipes de nos météorologues, nous allons droit dans le mur. Pour qu’on se rende compte du travail incroyablement nécessaire de Météo France, je vous propose un petit florilège de ses activités.
Un organe neutre au service du bien commun
Météo-France est un établissement public à caractère administratif, il est le service officiel de la météorologie et de la climatologie en France. À ce titre, il exerce les attributions de l’État en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens. Météo-France est notamment chargé de l’observation, la prévision et l’étude des phénomènes météorologiques : de l’état du manteau neigeux et de la surface de la mer comme de l’émission des vigilances météorologiques pour les territoires français de métropole et d’outre-mer. Météo-France, c’est une équipe d’expert qui publie des cartes de vigilance en cas de prévision de phénomènes météorologiques dangereux, et qui travaille avec les autres services de l’État pour la gestion des inondations et sécheresses.
L’établissement contribue également à la gestion des risques sanitaires et technologiques dépendants de la météorologie : surveillance de la qualité de l’air, des pollens, prévision de la dispersion des pollutions accidentelles – chimiques ou nucléaires – dans l’atmosphère ou à la surface de la mer. Il a également un rôle très important de travaux de recherche portant principalement sur la prévisibilité des phénomènes atmosphériques, l’étude du climat et du changement climatique, le cycle de l’eau, l’étude des échanges océan/atmosphère, la physico-chimie atmosphérique, la météorologie urbaine, l’assimilation et la modélisation pour la prévision numérique du temps, les développements instrumentaux et la modélisation pour la prévision numérique du temps, les développements instrumentaux et l’étude du manteau neigeux.
Et enfin, il est également chargé de la conservation de la mémoire du climat et de l’élaboration de projections climatiques globales et régionales. Météo-France exerce ses activités et ses missions dans le cadre d’un contrat d’objectifs et de performance avec l’État.
À l’heure où le climat se dérègle et les catastrophes climatiques s’accélèrent, il y a donc tout intérêt à avoir un service de métrologie public, au service de la population, de qualité et efficace. Malheureusement, c’est tout le contraire qui se passe.
Une expertise mise en danger par les coupes budgétaires du gouvernement
Les plans de rationalisation et de maîtrise des dépenses engagées par Météo-France à partir de 2008 ont conduit à une diminution des effectifs et à la fermeture des deux tiers des implantations locales de l’établissement !
Ces plans sont associés à une diminution de 17 % en 10 ans de la dotation de l’État passant de 211,35 millions d’euros en 2012 à 174,7 millions d’euros en 2021. Ainsi, le nombre d’implantations locales de Météo-France est passé de 108 sites en 2008 à 55 sites seulement en 2017 ! Entre 2011 et 2016, ce sont 53 sites qui ont fermé. En parallèle, l’effectif des personnels a diminué de 29 % entre 2008 et 2022, passant de 3 649 en 2008 à 2 586 personnes en 2022. Une partie de ces baisses d’effectifs (baisse du plafond d’emploi de 450 équivalents temps plein) s’est déroulée de 2017 à 2022. En 2018, un rapport parlementaire de la commission des Finances estime que c’est alors la structure même de l’établissement qui se trouve remise en cause par cette baisse du plafond d’emploi de 450 équivalents temps plein !
En effet, des plans de licenciement à Météo-France, ce ne sont pas seulement des salariés aux chômages, et des conditions de travail dégradées pour celles et ceux qui restent en poste. Quand un scientifique part de Météo-France, sans transfert de compétences, et une nouvelle prise de poste immédiate, le niveau d’expertise de l’établissement entier se retrouve diminué : « Quand les postes ne sont pas remplacés, c’est toute une expérience qui s’écroule. » a déclaré Éric Coquerel, énervé par la frivolité politique de nos collègues députés. De plus, si la politique venait à changer, on ne pourrait pas ouvrir des postes d’expert chez Météo-France dans les années suivantes.
La casse des cerveaux est irréversible !
Il faut que les macronistes réalisent que leur projet, c’est la mise en danger des Français ! Dans notre territoire hexagonal comme en outre-mer, nous ne serons plus en capacité de prévoir les risques météo, de prévenir les habitants, d’analyser et s’organiser collectivement face au dérèglement climatique. Ouragans comme pandémies, nous serons tous et toutes à en payer les conséquences.
Honte au RN, au groupe Ensemble et aux Républicains qui ont voté contre.
Nous nous en souviendrons.
Pour en savoir plus, je vous propose un article de Ouest France et un de France Info.