Que ce fut long et laborieux… !

F. Bayrou a tenu son discours de politique générale ce mardi devant les parlementaires. Quelques jours, et même quelques heures auparavant certains espéraient des avancées sociales importantes notamment concernant les retraites, mais… bien mal leur en a pris. Il n’en est sorti que poudre de perlimpinpin et fantaisie démocratique.

Pendant quasiment 1h30, nous avons le droit à un discours creux, sans consistance, sans âme, alors qu’il le préparait depuis un mois et dont certains parlementaires nous vantaient des avancées incroyables permettant d’éviter de voter la censure. Finalement, nous avons eu le droit à un discours pénible entre mélange de feuilles et verre renversé, couplé à un discours vide de sens.

RIEN sur les services publics, pas même sur les 3 jours de carence pour les fonctionnaires.

RIEN sur les postes de professeur avec notamment la volonté d’en supprimer 4 000 par son prédécesseur. Il a vaguement tenté une explication, comme quoi il y aurait autant de recrutements que de départs. Que les postes d’enseignants seraient peut-être remplacés par des postes d’AESH. Bref, dans tous les cas, les concours d’entrée ne sont pas remplis par un manque flagrant d’attrait donc il faut avant tout résoudre ce problème.

RIEN bien évidemment sur l’écologie et les catastrophes naturelles qui se multiplient. Aucune anticipation, aucune transition, et pire encore pas un mot sur les énergies renouvelables au contraire du nucléaire !

RIEN sur les prix de l’électricité et du gaz qui plombent fortement le budget des foyers sans raison valable si ce n’est de faire toujours plus de profit (EDF : 7 milliards de bénéfices au 1^er semestre 2024 ; +21 %).

RIEN sur les problèmes des hôpitaux, sur le manque de moyens, sur le manque de soignants, etc et qui ont déclenché pour un certain nombre leur plan blanc. Ces plans blancs étaient auparavant déclenchés qu’en cas de crise grave (attentat, grave accident, etc.). Là, on vient de les déclencher pour… Une épidémie de grippe ! Cela montre l’état de notre système de santé qui est en extrême souffrance. Que ce soit la médecine de ville, comme la médecine spécialisée ou encore les urgences, c’est tout le système qui est à bout de souffle et ce n’est sûrement pas l’augmentation de 0,4% de l’ONDAM qui va régler le problème puisque cela ne suffit même pas à compenser l’augmentation des coûts liée au vieillissement de la population.

RIEN sur les violences faites aux femmes, alors que l’on est déjà au 5^ème féminicide de l’année 2025.

RIEN sur le partage des richesses, hormis qu’il n’y aurait pas d’impôt supplémentaire. Autrement dit, ils vont aller chercher l’argent en diminuant encore un peu plus les moyens de nos services publics alors qu’ils sont déjà à l’os.

RIEN pour sortir de la crise agricole alors que le monde agricole sombre chaque jour un peu plus dans une crise profonde et remettant en cause même la notion d’indépendance alimentaire.

RIEN sur le pouvoir d’achat.

Pire ! F. BAYROU a été jusqu’à parler du mouvement des gilets jaunes en estimant que l’on n’avait pas mesuré ce qu’était ce mouvement et qu’il fallait reprendre les cahiers de doléances. Pour rappel, il était de ceux qui voulaient envoyer l’armée pour mater les manifestants en estimant qu’ils n’étaient que des casseurs bordélisateurs. Quelle vaste blague…

Sur les retraites, celui-ci appelle à un conclave où sera discutée la question du financement en plus d’une mission flash de la Cour des comptes sur la question des finances de celle-ci. Ces annonces ne veulent rien dire puisque tout dépend de l’objectif que l’on se fixe sur ce sujet. Et clairement, il n’y en a pas. Espérons que les syndicats ne se prêtent pas à la mascarade. Un autre financement est possible, nous l’avons prouvé à maintes reprises. Nous avons fait passer en commission des finances avec Eric Coquerel un budget raisonnable, qui prenait de l’argent pour nos retraites là où il y en a. Nous savons toutes et tous quel est l’objectif de ces discussions.

Le NFP a été élu pour abroger la réforme de 2023, et nous l’abrogerons ! Ni plus, ni moins.

Quant à tous ceux qui entretiennent de faux espoirs : attention, car les désillusions qui en découlent nourrissent de la rancœur et de la colère. Jeudi, à 15 h, aura lieu les discussions sur la motion de censure. Lorsque l’on est de gauche, avec des valeurs de gauche, ne pas voter cette motion serait une erreur terrible pour les millions de Français qui nous ont fait confiance et pire encore, ce serait une erreur pour tous ceux qui croient en un autre monde.

Bayrou, comme Barnier doit être censuré. Même politique, même dogme, même résultat.