J’ai eu l’honneur d’accueillir récemment (le 17 mai 2025) à ma permanence des militantes de Bulle Féministe et de NousToutes VYVS, pour un temps d’échange riche et nécessaire sur les violences sexistes et sexuelles (VSS), les inégalités, et les réponses à construire ensemble.
Dès les premiers échanges, un constat glaçant s’est imposé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Un féminicide tous les trois jours.
- Trois femmes par jour victimes de féminicide, tentative ou d’appel au suicide.
- 45 interventions de la police par heure pour des faits liés aux VSS.
- Une femme sur trois connaîtra un rapport sexuel non consenti.
- Et 90 % des femmes s’autocensurent dans leur quotidien.
Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont des réalités que vivent des millions de femmes. Dans la rue, dans les transports, au travail, à la maison. Et souvent dans le silence ou l’isolement. Les violences touchent d’autant plus les jeunes : 90 % des femmes victimes ont moins de 25 ans.
Nous avons parlé sans filtre : sexisme ordinaire, micro-agressions, stéréotypes virilistes, violences au travail… Et de cette pression constante qui pousse tant de femmes à devoir “prouver” qu’elles méritent d’être là. Une participante a évoqué cette phrase entendue trop souvent dans le secteur automobile : « Passez-moi un homme. »
Nous avons aussi parlé d’éducation, du rôle de l’école, de la socialisation des garçons, des infrastructures scolaires parfois indignes, et de cette peur irrationnelle qu’agite l’extrême droite quand on parle d’éducation à la sexualité.
Mais au-delà du constat, nous avons posé des pistes d’action. Parce qu’on ne peut pas se contenter de dire que la société est violente : il faut l’affronter et la changer.
Parmi les idées évoquées :
- Des cercles de parole pour libérer les voix et construire du soutien.
- Un Atelier des lois, pour proposer des mesures concrètes sur l’école, la famille, le numérique ou encore le masculinisme.
- Une vraie formation des professionnel·les de santé, de police, de justice.
- Des droits parentaux partagés, comme le modèle canadien du “passeport parent”.
Je veux saluer l’engagement de celles qui mènent ce combat au quotidien. Je le dis clairement : je serai à leurs côtés pour porter ces combats à l’Assemblée, sur le terrain, dans les institutions.
Face aux violences sexistes et sexuelles, nous refusons l’impuissance. Ensemble, nous choisissons l’action, la solidarité, et la justice.