Droit du sol : le combat de coqs de Darmanin et Retailleau pour séduire le RN

Mayotte

Jeudi 6 février, une proposition de loi défendue par le groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale a été adoptée : celle-ci vise principalement à restreindre le droit du sol sur le territoire de Mayotte.

Alors que depuis 2018, une dérogation existe concernant ce droit spécifique, le texte voté exige que le délai de résidence régulière demandé aux deux parents soit de 3 ans (au lieu d’un seul parent, et d’un délai de 3 mois), pour que l’enfant puisse bénéficier du droit du sol.

D’une part, la proposition de loi ne réglera pas les problèmes de Mayotte, 2 mois après le passage de la tempête Chido, dans un contexte de nécessaire reconstruction des murs et de la vie locale. Comme si le fait que les maisons étaient en taule et qu’ils n’avaient pas l’eau courante tout les jours étaient du fait des immigrés… comme si le fait qu’il n’y a pas assez d’hôpitaux, d’écoles et de tous les services publics en vérités était du fait de l’immigration… Non une fois de plus c’est par le manque d’investissement de la part de l’état.

D’autre part, nous devons dire à quel point cette loi attaque violemment les principes de la république. La question qui se pose est la suivante : être français, est-ce une question de « sang » ou d’égalité républicaine et de dignité humaine ? 

Au-delà de la proposition en tant que telle, nous assistons à une surenchère xénophobe autour de la question du droit du sol. Depuis la semaine dernière, le ministre de l’intérieur Retailleau et le ministre de la justice Darmanin s’affrontent dans une joute à distance : le premier souhaite restreindre le droit du sol sur tout le territoire en reprenant le mot de « submersion » migratoire, le second dit qu’être français « ça ne peut pas être le hasard de la naissance » mais le fruit d’un effort. 

Les deux reprennent les mots et la logique du Rassemblement national, aussi ravi qu’inquiet vis-à-vis de cette percée oratoire. Sans oublier la responsabilité de François Bayrou qui permet et ouvre même la voie à un referendum sur ce sujet. Référendum qui sera entaché de fake news à tout va et sera juste un défouloir pour raciste. 

Ces prises de paroles sont extrêmement graves puisqu’elles distillent le poison du racisme dans notre société, et en plus remettent en cause un droit inaliénable, qui constitue une part essentielle de qui nous sommes.

En tant que député LFI-NFP, je serais toujours du côté de l’égalité, en lutte contre toutes celles et ceux qui remettent en cause ce qui ne peut l’être : notre commune humanité.