Le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale un projet de loi de finance historiquement austéritaire. Présenté en deux parties, il retrace les recettes et les dépenses de l’État pour une année civile. Devant être présenté avant le premier mardi d’octobre, l’agenda parlementaire est donc contraint par l’étude de ce projet de loi : 40 jours pour l’étudier avant qu’il ne parte au Sénat.
Un budget sous tension face à la situation économique du pays
Nous avons besoin de faire des économies et nous avons besoin de renflouer les caisses de l’État. Pour améliorer nos services publics, offrir un hôpital et un service de santé digne, des logements décents et une scolarité exemplaire, il faut de l’argent. Pour sortir les Français de la misère ! Mais la proposition budgétaire de Barnier est une proposition politique honteuse. Sans aucun courage, son PLF s’attaque aux plus fragiles et aux plus démunis, et va encore et toujours creuser les inégalités déjà criantes.
Barnier a pris la décision de couper les budgets “populaires”, et de gratter dans les dépenses publiques. Il veut couper 40 milliards d’euros dans les dépenses liées à la sécurité sociale, à l’État, et aux collectivités territoriales. Les coupes les plus violentes de ce PLF sont l’écologie et l’éducation nationale : le gouvernement sacrifie à dessein la jeunesse et l’avenir du pays pour continuer à abreuver de niches le grand capitalisme financiarisé.
Petit exemple de ce plan de financement complètement déconnecté, la suppression des aides pour la rénovation des logements sociaux (pas de problème que les pauvres vivent dans des passoires énergétiques, ce n’est pas comme si l’énergie était chère en ce moment). Tout comme le Fond Vert (qui aide les collectivités à transitionner écologiquement), l’argent dédié à MaPrimeRénov’ a été revu à la baisse.
Ils sont incapables d’aller chercher l’argent où il se trouve !
Sous Macron, Borne, et enfin Barnier, les riches n’ont jamais été aussi heureux. Les cadeaux fiscaux de la macronie sont immenses, et ravissent tous les grands entrepreneurs et propriétaires de médias fascisants : la France est championne d’Europe des dividendes reversés provenant des entreprises du CAC40 !
Depuis 2017, Emmanuel Macron a multiplié les réductions d’impôts. L’essentiel de ces mesures a bénéficié aux entreprises, et aux plus riches.
Par exemple, les impôts de production ont été réduits, coûtant 11,8 Milliards d’euros par an pour les finances publiques. Seulement, ce sont surtout des grandes entreprises, très intensives en capital, qui payaient la majorité du produit de cet impôt et qui ont profité de ces coups de pouce, dont elles n’avaient absolument pas besoin. Réduire les impôts indistinctement pour toutes les entreprises, de façon indépendante à leur productivité et à leurs lieux de productions était soit une énorme erreur soit un pot-de-vin légal à des amis millionnaires et un cadeau fiscal assumé aux ultras-riches.
Ainsi, un patron comme Carlos Tavares (Stellantis) qui ferme et délocalise ses usines françaises précipitant des dizaines d’ouvriers dans la misère gagne 36,5 millions d’euros par an et touche des aides de l’état français !
À force de faire des cadeaux fiscaux au plus riches et aux grosses entreprises, ceux-ci ont siphonné les caisses de l’état, cassé les TPE et PME et pour couronner le tout, ont reversé des sommes d’argent indécentes à leurs actionnaires !
Jamais il n’y a eu autant de richesse créée et pourtant, jamais les caisses de l’État n’ont été aussi vides.
L’austérité ne rime pas avec fatalité !
Durant des semaines nous avons porté et construit un tout autre budget à coups d’amendements et de résolutions portées sur une meilleure répartition des richesses, une augmentation des moyens pour les services publics, les collectivités territoriales et l’ensemble des Français plus largement.
Par exemple, pour assurer une scolarité gratuite et qualitative à tous et toutes, la France Insoumise a proposé que les écoles privées n’aient plus de subventions (comme un certain lycée Stanislas, multi-condamné pour incitation à la haine homophobe).
Un budget NFP existe, et nous l’avons prouvé en commission des finances. Contribution sur les hauts revenus, augmentation de la « flat tax » de 30 % à 33 % sur les revenus du capital, taxation des superdividendes, nous avons créé plus de 55 milliards d’euros de recettes supplémentaires ! Nous avons proposé et défendu des dizaines d’amendements introduisant des prélèvements fiscaux sur les grandes entreprises et les grosses fortunes.
Autre exemple, l’impôt Zucman : qui taxe 2 % du patrimoine supérieur à 1 milliard d’euros. Cette taxe concerne tout milliardaire résidant fiscalement en France ou ayant du patrimoine en France. Les milliardaires ont accumulé en 20 ans 1 000 milliards de patrimoine. Leur ponctionner 26 milliards pour l’intérêt général et l’écologie est une mesure de bon sens !
On reste motivés malgré le couperet potentiel du 49.3 !
Rien ne garantit que tout ce travail ne soit pas balayé d’un revers de la main. Barnier peut nous faire une Borne, et nier le rôle des parlementaires (après avoir nié le vote des Français). Mais nous siégeons (premier groupe actif : 55 % de taux de présence !), nous amendons, nous débattons, bref, nous travaillons ! Pour rendre fier celles et ceux qui ont voté pour nous, pour tenir nos promesses. Dans l’hémicycle, les bancs de la minorité présidentielle sont bien vides et le groupe parlementaire Ensemble siège à 21 %.
Mais on reste debout. Jamais un budget mettant en danger notre pays ne sera voté tant que nous serons là. L’austérité est un choix politique, et ce n’est pas celui des Français ! Un autre monde est possible, un monde où les gigas-riches sont ENFIN taxés ! On reste motivés et on met le gouvernement sous pression ! Manifestations, interpellations, présence sur les réseaux… Je suis là et je compte bien continuer à porter la voix du peuple, où chacun donnera selon ses moyens et recevra selon ses besoins.