Bonne rentrée, et surtout bon courage !

Tractage de rentrée avec les militant.es de Vigneux, le 02/09 devant l'école Romain Rolland

Chaque mois de septembre, des millions d’élèves retrouvent le chemin de l’école. À toutes celles et ceux qui font vivre l’Éducation nationale — élèves, parents, enseignants, AESH, ATSEM, AED, agents, personnels administratifs — je veux souhaiter une bonne rentrée et surtout… un bon courage.

Car cette rentrée 2025 ne ressemble pas aux autres. Elle est plombée par la fatigue, la précarité, le manque de moyens. Elle est traversée par un sentiment qui monte d’année en année : celui d’une école publique en danger.

Une situation catastrophique

Ce qui devait être un moment de joie, de retrouvailles et d’apprentissage, vire trop souvent à la galère. Et ce dès les premiers jours !

➡️ Des milliers de professeurs manquent à l’appel. La ministre elle-même le reconnaît : au moins 2 500 postes ne sont pas pourvus. Des classes sans enseignants, des enfants envoyés chez eux, des collègues qui improvisent dans l’urgence. Et ce chiffre n’inclut même pas les plus de 2 600 postes non pourvus aux concours cette année — qui s’ajoutent aux milliers d’autres non pourvus les années précédentes. Une hémorragie.

➡️ Les élèves les plus fragiles laissés de côté. Comme chaque année, des milliers d’enfants handicapés n’ont pas d’accompagnement adapté. 4 400 n’auront aucune heure de scolarisation cette année. D’autres seront en attente, des mois durant, d’une place en institut spécialisé.

➡️ Le coût de la rentrée continue d’exploser. Malgré des annonces de baisse, les prix des fournitures ont augmentée, de 2%. Pendant ce temps, des enfants dorment à la rue. Plus de 2 100 enfants sans toit ont été recensés cette semaine par les associations. On parle de jeunes qui vont à l’école sans domicile, sans stabilité, sans sécurité.

Voilà l’école de la République aujourd’hui.


Un gouvernement responsable

Ce chaos n’est pas une fatalité, c’est le résultat d’un choix politique ! Ce gouvernement a décidé de supprimer 3 000 postes dès 2026, et de ne pas remplacer un fonctionnaire sur trois à partir de 2027. Et qui est visé ? L’Éducation nationale, évidemment : avec ses 700 000 enseignants, elle est dans le viseur.

Ce gouvernement préfère réduire les effectifs plutôt que de baisser le nombre d’élèves par classe, alors que la France est déjà en queue de peloton en Europe sur ce critère.

Ce gouvernement ne fait rien pour les AESH qui accompagnent nos enfants les plus vulnérables, et qui restent sous-payés, précaires, maltraités. Rien non plus pour stopper l’exode des professeurs ou leur rendre leur dignité. Ce gouvernement laisse les personnels seuls face à la souffrance. Il aura fallu le suicide de Caroline Grandjean, directrice d’école dans le Cantal, pour que la ministre se réveille. Harcelée pendant des mois, laissée seule, sans protection, elle s’est suicidée… le jour même de la rentrée. Cette tragédie, c’est l’expression brutale d’un système qui abandonne les siens.

Face à cette crise de l’École, des solutions existent !

  • Revaloriser les salaires des personnels, rattraper le gel du point d’indice, rendre le métier d’enseignant à nouveau attractif.
  • Embaucher massivement, créer un vrai corps d’AESH statutaires, ouvrir des voies de pré-recrutement dès le lycée.
  • Réduire partout les effectifs par classe, garantir la gratuité réelle de la scolarité : fournitures, transports, cantine, sorties, manuels.

Ce sont des choix politiques. Des choix que nous porterons avec force à l’Assemblée. Des choix qui redonnent un avenir à notre école publique, qui doivent redevenir une priorité nationale. Car l’école, c’est l’avenir. L’école, c’est la République, et la promesse d’une société plus juste.

Image de couverture : Tractage de rentrée avec les militant.es de Vigneux, le 02/09 devant l’école Romain Rolland