François Durovray, le liquidateur des services publics

Il y a 2 jours, la majorité départementale essonnienne de droite a voté, à l’unanimité, un budget austéritaire d’une rare violence. Se cachant derrière ce qu’ils estiment être une nécessité, les conseillers départementaux dont François Durovray, président du Conseil départemental, ont présenté 35 mesures « choc » visant à économiser 40 millions d’euros.

Ces restrictions sont dues à une baisse des recettes liées au droit de mutation, mais aussi et surtout à un budget de l’État ultra-austéritaire, auquel M. Durovray a participé à son élaboration.

Plus que des chiffres, ce vote aura des conséquences concrètes sur les vies des Essonnien.nes : en plus de la suspension du festival Essonne en Scène, le Conseil a voté la diminution de 20% de la dotation prévue pour l’entretien des routes, de 20% pour la pratique sportive, ainsi que le report de la construction de nouveaux collèges. C’est aussi 300 agents en départ qui ne seront pas remplacés, ce qui correspond à environ 7% des 4400 salariés du conseil départemental. 

Priorité de mon mandat de député, les transports seront eux aussi concernés par une réduction d’aide : c’est notamment nos aîné.es qui porteront la charge d’une augmentation, de la carte Améthyste, prévue entre 100 et 250 euros.

Enfin, comment ne pas évoquer la situation des éducateurs spécialisés, présents en nombre ce lundi, à l’assemblée départementale ? En 2018, le département allouait 7,4 millions d’euros à la prévention spécialisée. En 2025, le budget voté ne prévoyait plus que 3,4 millions d’euros. Compétence obligatoire des départements, la protection de l’enfance devrait être un enjeu de  première importance.

  • Alors que près de 400 000 enfants sont suivis par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), c’est un·e enfant qui meurt tous les cinq jours en France et 2 000 enfants qui dorment actuellement à la rue, selon l’Unicef.
  • Le soutien aux familles dans le besoin, l’aide apportée aux enfants qui disposent de problèmes de santé mentale, ne sont pas secondaires, ni facultatifs. Bien au contraire, le département doit prendre ses responsabilités en la matière, malgré le contexte économique délicat.
  • Bizarrement l’un des seuls budget qui ne bouge pas, c’est celui de la communication du département alors que lorsqu’on parle d’effort, à minima c’est de le faire à tous les niveaux. 

Député de La France Insoumise, je reste convaincu qu’un des moyens de lutter contre l’austérité est la construction d’un contre budget cohérent et sérieux. Ce qui se fait déjà à un niveau national, au sein de LFI, pourrait se faire à un échelon plus localisé, en vue de constituer une alternative politique, face à une majorité qui démantèle les services publics. 

Difficile de finir ce propos sans évoquer l’insulte du conseiller départemental, Alexandre Touzet, qui a laissé sous-entendre que le groupe de gauche « Naturellement l’Essonne ! » aurait des accointances avec l’antisémitisme. Quand on a plus d’argument, il ne reste plus que l’insulte. Les contres propositions de budget ont visiblement plus que mis en difficulté la majorité de droite du département. 

Ce genre d’amalgames n’a certainement pas sa place dans un débat démocratique digne de ce nom, et je tenais à signifier mon soutien aux conseillers départementaux visés, alors que je sais leurs convictions antiracistes, que nous partageons en commun.