10 août 1940 : Grève insurrectionnelle des cheminots

Grève cheminots 10 août 1944

Merci aux cheminots de la SNCF, qui se sont engagés dans une grève insurrectionnelle le 10 août 194 : pour lutter contre l’accord entre Pétain et Hitler, qui réquisitionne les wagons et locomotives pour le Reich allemand ; contre les actions génocidaires de l’occupant allemand : le Comité central de grève des cheminots appelle les travailleurs du rail à la grève inconditionnelle. Leur action a précipité la débâcle allemande, et a favorisé la libération nationale.

L’insurrection des cheminots du 10 août 1944 : un acte de courage ouvrier dans la Résistance

Le 10 août 1944 marque l’une des plus grandes pages de la lutte ouvrière et de la Résistance en France : la grève insurrectionnelle des cheminots. À l’approche de la libération de Paris, les cheminots, déjà en première ligne contre l’occupant nazi depuis le début de la guerre, ont joué un rôle décisif dans la paralysie des forces allemandes et la libération du pays. Leur mouvement, nourri de courage et de solidarité, symbolise la puissance d’un combat ouvrier pour la liberté. Dès l’occupation allemande en 1940, les cheminots, à travers leurs réseaux de solidarité et leur présence sur les voies ferrées, deviennent des acteurs essentiels de la Résistance. Sabotages, renseignements transmis aux Alliés, grèves perlées : les travailleurs des chemins de fer multiplient les actions clandestines. Le réseau ferroviaire étant vital pour l’occupant, acheminant troupes et matériel, ces actes de sabotage contribuent progressivement à affaiblir la machine de guerre allemande.

Mais c’est en août 1944, alors que les Alliés débarquent en Normandie et que Paris commence à s’agiter, que les cheminots se lancent dans une véritable insurrection. Leur grève du 10 août ne se limite plus à des actes isolés, mais devient une action massive, coordonnée et radicale, visant à paralyser complètement les transports. Cette action courageuse marque le début d’une offensive nationale qui précipitera la fin de l’occupation.

Le 10 août : un soulèvement décisif et un acte de solidarité ouvrière

Le 10 août 1944, les cheminots répondent à l’appel de la Résistance en se mettant en grève. Dans tout le pays, les locomotives s’arrêtent, les gares se vident et les voies sont sabotées. Les travailleurs ne limitent pas leur action à l’arrêt du travail : certains bloquent les trains, d’autres détruisent des infrastructures essentielles pour empêcher les Allemands de se ravitailler ou de se déplacer. En stoppant le flux ferroviaire, les cheminots coupent les lignes de communication ennemies et entravent l’acheminement des troupes vers le front normand. Ce mouvement de masse est un acte de bravoure incroyable. S’opposer ouvertement à l’occupant, c’était risquer l’arrestation, la déportation, voire l’exécution sommaire. Beaucoup de cheminots paieront ce courage de leur vie. Mais leur sacrifice a permis de retarder les renforts allemands et de favoriser l’avancée des forces alliées.

Cette grève n’est pas seulement un acte de résistance militaire : elle est le symbole de l’unité ouvrière et du pouvoir collectif des travailleurs. Animés par des valeurs de solidarité, de justice et de liberté, les cheminots prennent en main leur destin et se battent pour un idéal qui dépasse leurs propres intérêts. Ils ne luttent pas seulement pour libérer la France de l’occupation, mais pour défendre un avenir où les travailleurs seraient libres et souverains dans leur pays. La participation massive des cheminots à ce mouvement insurrectionnel a également mis en lumière le rôle crucial des syndicats ouvriers dans la Résistance. En collaboration avec les réseaux clandestins, les syndicats ont su organiser la grève, diffuser les consignes et maintenir une discipline collective dans des moments de grande tension.

L’insurrection des cheminots du 10 août 1944 reste un modèle de courage et de résistance. Leurs actions ont contribué à accélérer la libération de Paris, qui interviendra à peine deux semaines plus tard, le 25 août 1944. En sabotant les infrastructures essentielles à l’occupant, en bloquant le transport des renforts allemands et en se dressant contre l’oppression, ces travailleurs ont joué un rôle décisif dans l’effondrement du régime nazi en France. Aujourd’hui, cet épisode de notre histoire est un hommage vibrant au courage des travailleurs. La mémoire de ces cheminots rappelle que les ouvriers, par leur unité et leur détermination, ont la capacité de changer le cours de l’Histoire. Leurs sacrifices et leur héroïsme méritent d’être célébrés et enseignés comme l’exemple d’une lutte pour la liberté, la justice et la dignité humaine.