Comme chaque 1er mai, depuis 1890 en France, des millions de travailleuses et de travailleurs défileront dans le monde. Cette date est internationale et remplie d’histoire.
Une histoire marquée par l’affrontement entre une classe ouvrière créatrice de richesses, dont le patronat ne pourrait pas se passer et une classe dirigeante qui a toujours cherché à exploiter la main d’œuvre ouvrière afin d’accumuler toujours plus de richesses.
Tout a commencé le 1er mai 1884 lorsque des syndicats ouvriers américains décident de se mobiliser afin de revendiquer la journée de huit heures. Cette date ne fut pas choisie par hasard. Elle correspondait au premier jour de l’année comptable des entreprises. Deux ans plus tard, le 1er mai 1886, alors que ces revendications salariales n’ont toujours pas été entendues, de grandes manifestations sont organisées.
À cette occasion, plus de 300 000 travailleurs manifestent pacifiquement à travers tout le pays. Ils arborent un triangle rouge à la boutonnière symbolisant leurs revendications : huit heures de travail, huit heures de repos et huit heures de « loisirs ».
Le 3 mai, à Chicago, plusieurs grévistes décèdent lors d’une manifestation. Le lendemain, toujours à Chicago, une bombe explose et des affrontements font plusieurs victimes parmi les forces de police. En 1889 à Paris, le Congrès de la IIe Internationale socialiste décide, sous l’impulsion de Jules Guesde, de faire du 1er mai une journée de manifestations. La première étant célébrée le 1er mai 1890.

Comme aux États-Unis, les revendications sont les mêmes mais la situation vire au drame le 1er mai 1891. Neuf morts et une trentaine de blessés sont à déplorer dans la commune de Fourmies, dans le Nord.
La portée du 1er mai devient alors encore plus importante en France. Et c’est en avril 1919, suite au vote par le Parlement de la journée de huit heures, que la journée du 1er mai devient officiellement une journée chômée.
Le 1er mai de cette année revêt une importance particulière.
Jamais nous n’avons connu une austérité aussi sévère et violente. Les coupes budgétaires voulues et imposées par le gouvernement Bayrou sont le résultat d’une politique privilégiant clairement les plus riches au détriment du collectif et des plus fragiles notamment.
On nous explique être le pays le plus taxé au monde et pourtant on a également le record de versement de dividendes d’Europe et même le 2ème pays au monde ! Pourquoi ? Tout simplement parce que les plus riches arrivent systématiquement à optimiser leur fiscalité et ne prennent clairement pas leur part dans la répartition des richesses. Jamais le travail n’a été aussi peu rémunérateur. Et ce n’est qu’un début si nous ne réagissons pas !
Dorénavant on nous parle d’économie de guerre et nous savons tous ce que cela signifie : des efforts seront encore et toujours demandés aux plus fragiles ! Il fut rare le temps où l’offensive patronale fut aussi importante vis-à-vis du code du travail, de nos rémunérations et de notre sécurité sociale.
Ces attaques, dans un contexte de crise majeure du capitalisme ne sont pas anodines et doivent nous faire réaliser que si nous ne faisons pas preuve de solidarité, d’entraide et de bien commun alors nous risquons plus que jamais de tout perdre. C’est un retour de plusieurs années en arrière qui se dresse face à nous !
Toutes les avancées sociales que nous connaissons (congés payés, 35h, sécurité sociale, etc.) sont le fruit de luttes et le résultat de mobilisations très importantes.
Rien ne nous a jamais été donné. Rien ne nous a jamais été offert.
Tout a été acquis par la lutte.
Alors ne parlons pas d’acquis sociaux mais de conquis sociaux car le patronat ne désarme jamais !
Déremboursement des consultations, recul de l’âge de départ à la retraite, code du travail comprenant plus de dérogations que d’article, jours de carence en cas d’arrêts maladie, etc. Et demain ? A nous de défendre nos droits et surtout d’aller en chercher de nouveaux !
La mobilisation de notre classe, tout ceux de cette classe ouvrière tant méprisés et pourtant si essentiel à la société doivent faire front ensemble et unis. La mobilisation populaire et internationaliste est aujourd’hui devenue vitale.
Le 1er mai, toutes et tous dans la rue !