Auchan : des aides publiques pour licencier

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Hier, à l’Assemblée nationale, sur l’initiative de Marianne Maximi, nous avons rencontré les représentants syndicaux de la branche commerce concernant le plan de licenciement massif annoncé par Auchan, une entreprise appartenant au puissant groupe Mulliez. Ce sont 2 400 emplois qui vont être supprimés, un véritable séisme pour les salariés concernés et leurs familles.

Ces suppressions d’emplois sont révélatrices d’une stratégie brutale, où les salariés apprennent du jour au lendemain que leur service est supprimé ou que leur magasin va être restructuré. Cette annonce est un coup de massue : du jour au lendemain, des milliers de travailleurs se retrouvent à la rue, sans perspective claire de reclassement et avec pour seule consolation un chèque qui ne compensera jamais la perte de leur emploi et de leur dignité.

Le choix de procéder par un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui n’a de sauvegarde que le nom, soulève de graves questions. Comment justifier de telles décisions lorsque l’on sait qu’Auchan a bénéficié de près de 500 millions d’euros d’aides publiques à travers le CICE entre 2013 et 2018 ? Cela représente environ 83 millions d’euros par an de « réduction de charges », prétendument destinée à créer ou préserver des emplois.

Or, ces aides publiques ont-elles réellement servi l’intérêt collectif ou ont-elles simplement alimenté les dividendes des actionnaires ?

Mulliez, le clan qui pèse 28 milliards d’euros licencie 2 389 personnes !

En effet, le groupe Mulliez, propriétaire d’Auchan, mais aussi de Decathlon, Leroy Merlin, Norauto et d’autres enseignes bien connues, est la huitième fortune de France. Rien qu’en 2023, il a versé 1 milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires via Decathlon. Dans le même temps, aucune politique de reclassement interne n’est envisagée pour les salariés concernés. Pourtant, les autres entreprises du groupe Mulliez pourraient permettre une mobilité interne. Mais non, ce choix est sciemment écarté, obligeant les salariés à repartir de zéro et à perdre le bénéfice de leur ancienneté.

Auchan Fontenay sous bois le 5/12/2024

Ces licenciements sont purement économiques, motivés par la volonté de réduire la masse salariale et de pousser à la polyvalence, au détriment des conditions de travail et de la qualité des emplois. La stratégie de réorganisation menée ces dernières années par Auchan n’a fait que plonger l’entreprise dans davantage de difficultés, tout en préservant les intérêts des actionnaires.

Cette situation est scandaleuse. Un hypermarché qui ferme, ce n’est pas seulement des emplois détruits : ce sont des bassins de vie fragilisés, des dizaines d’emplois induits qui disparaissent, et tout un tissu économique local qui s’écroule.

Nous exigeons une législation forte pour mettre fin aux licenciements boursiers et imposer des contrôles rigoureux sur l’utilisation des fonds publics. Ce combat est crucial non seulement pour les salariés d’Auchan, mais pour l’ensemble des travailleurs confrontés aux dérives des grands groupes.

Nous serons aux côtés des salariés dans cette lutte.

Nous ne lâcherons rien. La justice sociale ne peut attendre.