Il y a un an, Emmanuel Macron prenait la décision irresponsable de dissoudre l’Assemblée nationale. Une manœuvre improvisée, un soir d’élections européennes, dans un moment où le Rassemblement national atteignait des sommets électoraux. Résultat ? Un boulevard politique ouvert à l’extrême droite, qui n’a cessé depuis de gagner du terrain.
Un an plus tard, le danger se précise. Et ce lundi 9 juin 2025, il s’est donné en spectacle dans le Loiret. Un grand meeting de l’extrême droite européenne, organisé par le RN, s’est tenu à Mormant-sur-Vernisson, réunissant Marine Le Pen (toujours aussi soucieuse de faire oublier ses condamnations judiciaires), Jordan Bardella (recordman de l’absentéisme au Parlement européen), et des figures autoritaires comme Viktor Orbán, Matteo Salvini ou encore Geert Wilders.
Un rassemblement qui sent bon la France de Pétain, les relents d’une Europe des années 1930, et les vieux rêves d’un ordre autoritaire, identitaire, antisocial.

Mais cette démonstration de force n’a pas eu lieu sans réponse. À quelques kilomètres de là, à Montargis, un village antifasciste s’est tenu toute la journée, réunissant plus de 4 000 personnes. Associations, syndicats, élu·es de gauche, citoyen·nes mobilisé·es ont montré qu’il existe un autre chemin : celui de la solidarité, de la justice sociale, du vivre-ensemble. Un moment festif, politique, déterminé.
Le Rassemblement National, avec ce genre d’opération de communication, veut se construire une image de respectabilité. Il se déguise en parti « proche des gens », « différent », « présidentiable ».
Mais il suffit de gratter un peu le vernis pour voir la réalité : un parti fasciste, raciste, violent, qui cherche à diviser les salarié·es, les habitant·es, les précaires.
Regardez leur programme. Regardez les budgets qu’ils votent. Rien pour les salaires. Rien pour les services publics. Rien pour la protection sociale. Tout pour la haine, la peur, la répression.
Leur stratégie est connue : se nourrir de la colère sociale, l’alimenter par des mensonges, désigner des boucs émissaires – les étrangers, les pauvres, les chômeurs – pour détourner l’attention des vrais responsables : le capital, la finance, les puissants.
Sans division, le Rassemblement National n’existe pas.
Sans division, l’unité du peuple fait tomber le pouvoir.
Ce poison de la division, ils en ont besoin. C’est ce qui permet au capitalisme de continuer tranquillement à prospérer. Pendant qu’on monte les salarié·es les uns contre les autres, les dividendes pleuvent. Pendant qu’on stigmatise les migrant·es, les riches accumulent. Pendant qu’on parle d’identité nationale, les actionnaires se partagent la caisse. Alors non, il n’y a rien à attendre du RN. Rien pour les pensions, rien pour la bifurcation écologique, rien pour l’hôpital, rien pour les transports, rien pour les quartiers. Leur « préférence nationale » ne sert que ceux qui exploitent.
Elle ne protège personne. Elle divise. Elle affaiblit. Elle écrase.
Face à cela, nous devons riposter collectivement.
Par l’organisation, par la lutte, par la mobilisation. C’est l’unité du monde du travail, l’unité des classes populaires, qui permettra de faire barrage. Peu importe notre origine, notre nationalité, notre religion, notre parcours : nous avons les mêmes intérêts.
Et cette unité, nous l’avons vue en action à Montargis. Dans ce village antifasciste, il y avait ce que nous voulons construire : un espace de fraternité, d’émancipation, de luttes sociales, de culture populaire, de respect et de justice.
Alors oui, résistance !
Résistance à la banalisation de l’extrême droite. Résistance à ceux qui s’en accommodent ou les alimentent. Résistance à la haine et à la division.