Le 7 et le 8 septembre, c’était rencontres et déambulation auprès des associations à Yerres, Montgeron et Vigneux sur Seine, à l’occasion du forum des associations.
Merci à tous ces bénévoles qui donnent énormément de leur temps libre, et sans qui pas grand-chose ne serait possible (si ce n’est rien !). Accès à la culture, au sport, inclusivité, aide aux personnes… le tissu associatif dynamise et fait vivre les villes de la circonscription. Un immense merci à eux pour l’accueil et un grand bravo à tous ceux qui s’y investissent. Je remercie celles et ceux que j’ai rencontré, qui ont pris le temps de me présenter leur engagement ! Et pour ceux que je n’aurais pas vus, n’hésitez pas à me solliciter pour vous rencontrer.
Ce forum des associations, qui s’est très bien déroulé (malgré la visite de NDA), m’oblige à parler de la situation du travail bénévole et du secteur associatif en France, avec un angle politique. On parle beaucoup de la crise du bénévolat, pourtant un quart des Français se déclarent être bénévole en 2021, soit 16 millions de personnes. Sauf que cet engouement associatif est mis à mal par la politique libérale et austère du président, qui précarise les bénévoles comme les assos.
Comme on pouvait s’en douter, l’implication dans une association augmente fortement à l’âge de la retraite. Le gouvernement précarise les associations avec sa politique d’austérité :
- en augmentant le temps de travail, (retraite à 64 ans)
- en imposant 15h d’activité hebdomadaires aux privés d’emploi (et bénéficiaires du RSA avec la réforme France Travail)
- et de façon générale en augmentant le temps de travail ! La durée légale du travail hebdomadaire (35h) n’est pas respectée ; les salariés à temps complet travaillent en moyenne 38,9 heures par semaine, c’est 4h de plus que le temps légal.
- C’est autant de temps en moins consacré à des œuvres d’intérêt général, pour devenir bénévole, président.e d’association, pour s’engager.
La politique macroniste s’attaque aussi aux dons aux associations, pourtant précieux et vitaux !
L’appauvrissement des classes moyennes fait chuter les dons des particuliers. La diminution des salaires réels et la paupérisation croissante de la population va logiquement affecter les finances des associations : les contraintes financières sont cités par 34% des personnes interrogées (enquête nationale sur l’engagement et les dons de l’INJEP (2023 sur les chiffres de 2021).
Concernant les classes les plus privilégiées, la suppression de l’ISF (en place dès 2018) a provoqué une baisse des dons importante : 5% selon la Fondation des Apprentis d’Auteuil : Son remplacement par l’IFI (l’impôt sur la fortune immobilière) a provoqué une chute des dons d’au moins 50%, ce qui représente entre 130 et 150 millions d’euros en moins (source : France Générosité, 2018). En parallèle, LR a vu ses recettes issues des dons augmenter de plus de 2%, cela révèle la motivation politique des dons des plus riches, le don caritatif étant devenu moins intéressant que le don politique (IPP « Comportement des donateurs fortunés : le poids des motivations politiques » 2023).
Heureusement que certaines associations ne dépendent pas uniquement des dons des particuliers : ce sont 61% d’entre elles qui sont financées par l’état. Sauf que les subventions pérennes disparaissent au profit des appels d’offre, ce qui provoque une marchandisation des activités, et cette attribution supposément dépolitisée et neutre pose problème, et est verrouillée par le pouvoir en place : l’autorité publique n’a pas à motiver sa décision arbitraire.
C’est littéralement du chantage à la subvention, qui menace les libertés associatives.
Dernier exemple en date, l’initiative d’Aurore Bergé concernant les associations féministes. La ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes avait déclaré le 2 mars 2024 vouloir couper les subventions des associations ayant eu des propos ambigus sur l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Heureusement pour la liberté, aucune association féministe n’était concerné, mais cette séquence politique, montée en épingle par les journalistes, illustre bien la mainmise de la politique dans le secteur associatif, et du verrou macronard sur survie.
On assiste à un tournant autoritaire : le pouvoir veut mettre au pas les associations.
Le “Contrat d’engagement républicain” instauré par la loi du 24 août 2021 conforte le respect des principes de la République, dite loi “Séparatisme” est un outil de répression qui fait reculer les libertés associatives.
Pour protéger les associations du chantage, nous proposons de rompre avec cette logique, en associant les citoyens et les représentants du secteur associatif à la prise de décision sur l’attribution de subventions, attribuées pluriannuellement !! Le 17 octobre 2023, Clémence Guetté a déposé une proposition de loi, visant à instaurer un modèle d’attribution citoyen et pérenne des financements associatifs. Pas votée par le Parlement, et composée de deux articles concis, elle définit bien le positionnement de la France Insoumise sur le sujet du travail bénévole et du financement des associations.