Quand lutter devient un délit, se taire devient une trahison

Le 5 septembre prochain, à midi, je serai à Saintes, devant le commissariat, aux côtés de Mathilde, secrétaire générale de la CGT Énergies 17.

Pourquoi ? Parce qu’elle est convoquée par la police pour avoir… mené une action contre la réforme des retraites. Oui, vous avez bien lu.

Cette convocation est un nouvel exemple glaçant de répression syndicale, de ces intimidations qui se multiplient partout dans le pays, en particulier contre celles et ceux qui osent encore relever la tête. Leur « faute » ? Avoir lutté. Avoir défendu les conquis sociaux. Avoir refusé qu’on les laisse crever au boulot à 64 ans.

Mathilde n’est pas seulement une syndicaliste, elle est salariée, militante, secrétaire générale, et dirigeante nationale de la FNME-CGT. Camarade engagée, elle fait partie de celles et ceux qui se lèvent chaque matin pour défendre leurs collègues, qui tiennent bon.

Sa convocation fait suite à une action syndicale menée lors de la visite d’Emmanuel Macron à Saintes, en mai 2023, au plus fort du mouvement contre la réforme des retraites. Deux ans plus tard, alors que toutes les autres poursuites ont été classées, l’affaire ressort. Pourquoi maintenant ?

À quelques jours de la mobilisation nationale du 10 septembre, la convocation de Mathilde le 5 apparaît comme un signal clair. Celui d’un pouvoir qui cherche à intimider, à faire pression sur celles et ceux qui s’organisent et résistent.

Mais cette tentative ne fera pas taire la colère. Mathilde, comme tant d’autres, continuera à se battre, et je serai à leurs côtés.


La répression syndicale s’intensifie partout

Partout dans le pays, les représentants syndicaux sont sanctionnés, isolés, mutés, licenciés. Parce qu’ils dénoncent des conditions de travail indignes. Parce qu’ils s’opposent à la casse de leur entreprise. Parce qu’ils refusent la logique du « silence ou la porte ».

Aujourd’hui, des centaines de délégués syndicaux vivent sous pression. Et dans le même temps, les conditions de travail se dégradent à vitesse grand V. Moins de moyens, moins de droits. Et quand il n’y a plus personne pour les défendre, que reste-t-il aux salarié·es ?

Ce qui arrive à Mathilde nous concerne toutes et tous.

Un jour, ça pourrait être vous, ou un collègue, ou un proche. Parce qu’en République, manifester n’est pas un délit, c’est un droit. Et parce que nous refusons que la lutte sociale soit criminalisée.

📍 Rendez-vous le 5 septembre, à midi, devant le commissariat de Saintes.

En soutien à Mathilde, contre la répression, pour la dignité du monde du travail. Et ensuite, on ne relâche rien. Le 10 septembre, on sera dans la rue, encore plus nombreux. Parce qu’ils peuvent convoquer des militantes. Mais ils ne convoqueront jamais le peuple entier.

Vive la solidarité syndicale. Vive la lutte.