Retards massifs à la préfecture de l’Essonne : des milliers de vies suspendues

En tant que député de la 8ᵉ circonscription de l’Essonne, je tiens à alerter sur une situation inacceptable et indigne de notre République : le retard massif dans le traitement des demandes de titres de séjour par la préfecture de l’Essonne.

À ce jour, plus de 10 000 dossiers sont en attente de traitement, parfois depuis plus de trois ans. Trois ans pour un renouvellement de titre, trois ans sans réponse de l’administration, trois ans de vie en suspens.

Ce chiffre place la préfecture de l’Essonne parmi les plus défaillantes de France, et les conséquences sont dramatiques : perte d’emploi, de logement, impossibilité de se soigner, de faire valoir ses droits, et dans certains cas, menaces d’expulsion injustifiées. C’est une maltraitance institutionnelle organisée.

Une violence administrative qui précarise et exclut

Ce n’est pas un simple « retard administratif ». C’est une violence froide et invisible, qui prive des milliers de personnes de leurs droits les plus fondamentaux. Étudiant·es, salarié·es, parents, demandeur·ses d’asile, travailleur·ses sans-papiers : nul ne devrait vivre dans l’angoisse constante d’un récépissé expiré ou d’un dossier bloqué.

Cette situation est le résultat d’un désengagement délibéré de l’État, qui au lieu de renforcer les effectifs et de faciliter l’accueil, dématérialise les démarches, rend l’administration inaccessible, et refuse d’assumer ses responsabilités. Dans l’Essonne, les associations font un travail essentiel pour pallier cette défaillance, mais elles sont à bout de souffle.

Retrouvez mon article sur ce sujet sur le site de TSA.

Je tiens à exprimer tout mon soutien à celles et ceux qui se mobilisent !

Je veux ici saluer le travail remarquable des associations comme la Cimade, le RESF, le Gisti, la LDH, le Secours catholique, le CEFI, les collectifs de sans-papiers, les syndicats et militant·es de terrain, qui accompagnent quotidiennement les personnes confrontées à cette machine administrative kafkaïenne. Elles ne se battent pas seulement pour des régularisations, mais pour la dignité, la justice et l’humanité dans notre action publique.

Je demande un plan d’urgence pour l’Essonne

Nous, la France insoumise et le Nouveau Front Populaire réclamons :

  • L’ouverture immédiate de nouveaux créneaux de rendez-vous en préfecture ;
  • Le retour à un accueil physique systématique pour les usagers ;
  • Le renforcement des effectifs en préfecture, avec des agents formés et en nombre suffisant ;
  • La mise en place d’un dispositif de régularisation accélérée pour les personnes en attente depuis plus d’un an.

La régularisation n’est pas un privilège, c’est un droit administratif fondamental. Il est temps que l’État respecte ses propres lois et cesse de faire porter aux personnes étrangères le poids de son incompétence.